Après avoir mangé avec ma mère, je m’enferme dans ma chambre. J’ai beaucoup de choses à faire ces dernières semaines. Mes devoirs ainsi que la campagne contre les nouvelles lois sur la pêche en haute mer. J’aide à la distribution des flyers et je fais souvent du porte-à-porte pour les signatures des pétitions.

Ce matin je suis allé voir chez elle. C’est ma voisine, belle brunette avec une des fenêtres de sa chambre qui fait face à la mienne. Elle travaille dans un supermarché au centre-ville, j’y vais souvent mais je n’ose pas payer à sa caisse. Quand il m’arrive de la croiser dans le quartier, je lui dis quand même bonjour, je ne suis pas bizarre.

L’autre soir en regardant par la fenêtre, je l’ai vue mettre son soutien-gorge, j’étais gêné mais j’ai regardé malgré tout. Mais je ne suis pas un voyeur et d’habitude, ses rideaux sont tirés. Je vais essayer de l’inviter au prochain débat de mon groupe. Elle a l’air engagée, elle trie ses poubelles.

Je range les dossiers étalés sur mon bureau, un coup d’œil sur ma montre. Il commence à se faire tard. Je redescends dans le salon pour éteindre la télé, souvent, ma mère s’endort devant. Après avoir remonté la couverture à hauteur de ses épaules, je vais me coucher, moi aussi. Je dois être en forme pour demain, c’est une journée importante, où les résultats du dernier vote vont être communiqués.

Je me brosse les dents soigneusement, je pense aux seins de ma voisine. J’examine mon corps dans le miroir, je suis maigre, il faudrait que je mange plus. En survêt, je me jette sur le lit. Ma tête est pleine de rêves, tellement de choses que j’ai envie de faire. Il faut aussi réfléchir à l’université. Un pressentiment de ma vie. Je pourrais peut-être la partager avec ma voisine. Ou pas.